Destigma Tour : une exposition contre la stigmatisation des malades psychiques
Tout l'été, la commune de Hénon accueille une superbe exposition, mise en place par l'exposition La Cigogne. Son but : lutter pour la destigmatisation des personnes souffrant de troubles d'ordre psychique.
Où et quand ?
Jusqu'à fin août 2020, une exposition proposée par La Cigogne a lieu dans le centre-bourg de Hénon : Destigma'Tour. Les oeuvres sont affichées dans les vitrines des commerces et des bâtiments publics ainsi que dans la mairie. Il s'agit d'une vingtaine de clichés en portraits et de textes écrits par des membres de l'association organisatrice.
Quel est le but de cette exposition ?
"Le thème de la semaine d'information sur la santé mentale était, en 2020, la discrimination, explique Valérie Pilmann, encadrante à La Cigogne. Ainsi, nous nous sommes lancés dans un projet d'exposition dont l'objet est la destigmatisation des personnes souffrant de troubles psychiques. L'idée est de casser les préjugés car il faut rappeler qu'une personne sur quatre souffrira, au cours de sa vie, d'une pathologie mentale. De plus, On peut souffrir d'un trouble et avoir beaucoup de choses à donner, avoir de grands savoirs-faire, des rêves et des projets, comme tout le monde."
Au total, plus de 300 photographies ont été prises et une trentaine conservées. Lesquelles circuleront, après Hénon, dans de nombreuses villes du département.
Quel type de clichés ?
Toutes les photographies ont un point commun : elles sont en noir et blanc. Réalisées par Yann Marie, un amateur doué, en mars, "nous avions une envie commune de présenter un travail sur le portrait et donc sur le regard de l'autre", se souvient ce dernier.
Par conséquent, les oeuvres proposées contiennent aussi bien des portraits de personnes souffrant de troubles psychiques que des portraits de personnes n'en souffrant pas. Comment les différencier ? C'est impossible : "Ce qui me plait, c'est que l'exposition fait en sorte que les visiteurs oublient leurs jugements", se réjouit le maire, Monsieur Thierry Andrieux, qui a immédiatement été enthousiasmé par ce projet lorsqu'il a été sollicité.
Et Valérie Pilmann d'ajouter : "Pour chaque modèle, nous avons demandé à ce que trois photos soient prises : une avec le visage neutre, une avec le visage présentant une expression et une dernière sur laquelle le modèle porte un nez rouge de clown".
Quels textes ?
Le Destigma'Tour n'est pas seulement un ensemble de portraits mais aussi un recueil de paroles d'usagers. "Ce sont des mots juste pour exister, revendiquer et témoigner, racontent les membres de La Cigogne. La seule règle était de réponse à la question suivante : qu'avez-vous à dire à la société ?"
Bien que les auteurs aient eu le choix de publier sous leur vrai prénom, sous pseudo ou en tant qu'anonyme, l'authenticité et la sincérité sont évidentes. Yann, 49 ans : "Se sentir en danger à l'extérieur. la maladie est incomprise dans le monde normal, surtout pendant les courses." Sylvaine, 30 ans : "Que dire de ma maladie mentale ? Vu par les autres comme dénigrant, me conduit vers un chemin abyssal, continuer de s'entourer en destigmatisant, flambler par un tourbillon de sens, ça balande, je garde l'essence, période de difficulté, pas très loin des amitiés."
Informations pratiques
Exposition gratuite et libre d'accès (les oeuvres exposées dans l'hôtel de ville sont accessibles aux horaires d'ouverture de la mairie).
Pages Facebook et Instagram : @destigmatour.
L'association La Cigogne chercher des partenaires et des mécènes pour poursuivre ses projets, notamment une tournée musicale qui la conduira jusqu'à Bayonne.