65ème anniversaire du retour des prisonniers de guerre
On a beaucoup parlé du 70ème anniversaire de l'appel du 18 juin 1940. Mais à l'époque, pour la majorité de la population, la bonne nouvelle était le cessez le feu du 17 juin, puis l'Armistice qui en suivi (22 juin). La « bataille » qu'engagea l'armée française ne dura « qu'à peine » six semaines mais fut d'une rare violence (environ 100 000 morts) et fit des dizaines de milliers de prisonniers? Ainsi, le relatif soulagement qui suivit l'Armistice fut de courte durée tant le retour des combattants se fit attendre. Près de 1 800 000 hommes sont faits prisonniers et pas seulement dans les unités combattantes ! Dans les casernes, les jeunes recrues, fraîchement incorporées, sont également « parquées » en attendant d'être transférées en Allemagne pour aller travailler dans les fermes ou les usines. Néanmoins, les pères de familles nombreuses, les soutiens de famille, les malades, les blessés furent libérés et purent rejoindre leurs proches.
Début 1945, un peu moins de 1 000 000 de prisonniers étaient détenus dans des camps appelés « stalag » (pour les soldats et sous-officiers) et « oflag » (pour les officiers qui n'étaient pas astreints au travail). Les soldats conservaient leurs tenues militaires avec peint dans le dos l'inscription KG (Kriegsgefangener) qui signifiait prisonnier de guerre.
Les soldats qui travaillèrent dans les exploitations agricoles furent surpris par leur modernité, au regard du modèle français de l'époque, bien qu'elles étaient de taille modeste. Ils n'en gardèrent d'ailleurs pas un mauvais souvenir.
Des années très mal vécues
Les libérations s'échelonnèrent sur plusieurs mois, surtout au printemps avec l'avancée des armées alliées, et s'accélérèrent après la capitulation du IIIème Reich le 8 mai 1945. Les camps libérés par l'Armée Rouge à l'Est seront eux le « théâtre » d'un recrutement contraint de certains prisonniers dont le profil (scientifiques, médecins, ingénieurs) intéressait fortement Moscou.
Pour les enfants nés en 1939-1940, le retour de leur père sera vécu comme la rencontre avec un père jusqu'alors incarné par quelques photos. Il faudra de longs mois pour les uns et les autres afin de « s'apprivoiser » ! Ces jeunes, et moins jeunes, hommes (entre 20 et 40 ans) ont d'ailleurs très mal vécu ces cinq années coupées du monde, et ce malgré les courriers et autres colis qu'ils chérissaient tant ! Ainsi, très peu parlèrent à leur retour de ce qu'ils vécurent (à part entre eux), peut-être par honte d'avoir manqué aux leurs, mais aussi et surtout, par manque de mots pour décrire l'indicible.
Alors, en mémoire de ceux qui nous ont quittés, et pour ceux toujours présent auprès de nous, fêtons également en cette année 2010, le retour de nos PG (Prisonniers de Guerre).