Hénon et ses municipalités

Ce n’est que depuis la révolution de 1789 que l’on trouve trace de vie sur les registres municipaux dans toutes les communes. Avant cette date, c’est le clergé qui tient l’état-civil à jour. Si vous tenez à faire votre arbre généalogique au-delà, ce sont les registres paroissiaux qu’il faut consulter. De ce fait, pour officialiser votre mariage avant la révolution, il fallait passer par l’église. Il est en outre difficile pour les recherches d’aller au-delà de 1600 car c’était, avant, plutôt facultatif. Il a fallu deux ordonnances royales, l’une de 1579 et l’autre de 1593 pour y mettre bon ordre en obligeant les curés des paroisses à tenir des registres de baptêmes et de sépultures mentionnant les patronymes et les prénoms puis les mariages.

1ère municipalité le 1er février 1790

C’est ainsi que l’état-civil est né. A Hénon, ça n’a pas été appliqué immédiatement : pour les baptêmes, l’on ne trouve trace qu’en 1595, pour les mariages et les sépultures 1636-1637 (1). Donc c’est en 1789 que les 36 000 communes de France ont été créées pour remplacer les 36 000 paroisses par un décret de l’assemblée révolutionnaire.

La première municipalité de Hénon date du 1er février 1790. Le nom de la commune de Hénon fut officialisé le 27 octobre 1801 sous le consulat de Napoléon Bonaparte. Le premier maire de Hénon se nomme François Le Hérissé. Il habite au manoir de la Mare. Son premier adjoint est Olivier Gibet du Bas-Guerland. La commune est administrée par un corps municipal de six membres (maire, adjoints, procureur et greffiers) ainsi qu’un conseil général de douze membres que l’on appelle des notables. Tous sont élus pour deux ans par les citoyens actifs ayant plus de 25 ans, domiciliés dans la commune depuis au moins un an, payant des contributions et n’étant pas domestique pour éviter que ceux-ci ne subissent des pressions directes de leurs employeurs. Les femmes quant à elles ne votaient pas. Ainsi, sur une population de 2600 habitants environ à cette époque, 250 à 300 personnes étaient susceptibles de voter.

Déclaré maire à la fête de la souveraineté

En octobre 1793, nous assistons à une dissolution de la municipalité. On reproche à celle-ci son incivisme notoire et son plus ardent amour pour l’ancien régime. Le directoire du département nomme une commission municipale et désigne Jean Boênet (Boinet) de l’Aunay-Rouault comme maire. A partir du 1er novembre 1793, les actes d’état-civil sont signés de François Berthelot, curé assermenté et officier public, puis après quelques mois par Pierre Richecoeur.

La constitution du 5 frutidor an III (1795) supprime les municipalités dans toutes les communes de moins de 3500 habitants et crée les municipalités de canton. A Hénon, il n’y a plus qu’un agent municipal (Jean Boinet) et un officier d’état-civil. La municipalité formée par des agents municipaux se trouve à Plédran puisque Hénon, à cette époque, fait partie non pas du canton de Moncontour mais de Plédran. S’en suit une période assez floue où l’on trouve trace d’Olivier Gibet déclaré maire en 1798 à la fête de la souveraineté du peuple le 20 mars.

Pas de maire de septembre 1853 à mars 1854

Les municipalités ne renaîtront dans leur forme actuelle que sous le consulat en 1800. Le maire de Hénon à ce moment là est Mathurin Denis. En 1808, le citoyen Héméry des Mézues est nommé maire. Il le restera jusqu’en 1816. Viendront ensuite (2) : Louis Vesdelou, Marquis de Bédée, de 1816 à 1830, Richecoeur père de 1830 à 1832, Richecoeur fils de 1832 à 1848, Emmanuel du Merdy de 1848 à 1851 et De Beuzon (ou Beuzan) de juillet 1852 à septembre 1853.

De septembre 1853 à mars 1854, il n’y a pas de maire. Les adjoints signent à tour de rôle les registres d’état-civil. Suivront ensuite d’autres maires : Jean Morin du Nil de mars 1854 à juin 1859, Harscouet des Mézues d’août 1859 à juillet 1865 et Joseph Le Hérissé du Pont-Joret de septembre 1865 à mars 1871. Emmanuel du Merdy fut élu maire pour la seconde fois en mai 1871. Il mourut subitement en novembre 1872. Louis Espivent de la Ville es Boinet est nommé en décembre 1872 et mourut en 1906. Voici enfin les maires depuis le 20e siècle : Alain De Lorgeril de juin 1906 à 1944, Jospeh Espivent de Catuélan de 1944 à 1960 et Jacques de Catuélan de 1960 à 1977. Depuis 1977, Georgette Bréard serait donc le 18e maire depuis la création des municipalités.

(1)Source : Arbres et Racines de François Le Hérissé. (2) Source : Histoire de Hénon d’Alain De Lorgeril.