Saint-Germain au XVIIe siècle

Une chapelle Saint-Germain est mentionnée en 1553 dans un aveu de la seigneurie du Vauclair, qui situe le village du Pré-Guyot sur le chemin de Moncontour à « la chapelle de Saint-Germain ». A l'époque, cette chapelle est souvent utilisée comme point de repère ; nous n'en savons pas plus.

Mais durant le XVIIème siècle, avec les registres paroissiaux, tout s'éclaircit : la chapelle, entourée d'un cimetière, est un centre paroissial très vivant, avec la messe du dimanche, célébrée par un chapelain, beaucoup d'obsèques et sépultures ainsi que quelques mariages. Ce lieu de culte concerne des gens de tout âge et de toute condition.

La première sépulture connue est datée de 1637. Elle indique « Décès de Gilette Rio, inhumée en la chapelle de Saint-Germain ». La date coïncide avec le premier registre de décès de Hénon. A-t-on inhumé avant à Saint-Germain ? Probablement, mais il ne reste pas de traces écrites. Pour l'année 1639, cinq inhumations sont notées pour Saint-Germain, soit dans la chapelle, soit dans son cimetière. Et ça continue ainsi, de façon irrégulière, jusqu'au début des années 1700.

Dernière sépulture en 1742


Les nobles, des Granges ou de Belle-Vue, de la Haute-Ville ou de la Rosaye (Roselaie), étaient aussi des fidèles de Saint-Germain, bien que certains aient leur propre chapelle. Ainsi en 1644, « Damoiselle Péronnelle Le Mintier, des Granges, inhumée dans la chapelle de Saint-Germain » ; plus tard, il en est de même pour Thérèse De Courson, et pour écuyer Jean-Baptiste de Courson, de la Haute-Ville. Quant aux nobles de la Rosaye, les Rouxel, sieurs du Préron, ils avaient un droit d'enfeu et de tombeau de marbre prohibitif dans la même chapelle. A partir des années 1650, l'âge du défunt et son village sont indiqués : Pierre Hervé, 66 ans, du Pré-Guyot par exemple.

Les mariages apparaissent à la fin du siècle et la chapelle est appelée l'église de Saint-Germain ; en 1684, mariage de Jean Cosson, moulnier (meunier) à la Maladrie, et Marie Le Molle, du Faubourg d'Arondel, dans l'église de Saint-Germain. En 1689, mariage de François Trécherel et Jeanne Nivet, dans le même lieu. Pour l'année 1705, nous avons une précision supplémentaire : « le dimanche 15 février 1705, en la chapelle de Saint-Germain, mariage de Gilles Gautier et Gilette Mole, bénédiction par missire Roland Méheust, chapelain de la dite chapelle ».

Pour les sépultures, c'est dans les années 1680 qu'il y en a eu le plus à Saint-Germain. On en compte six en 1684 et neuf en 1686. Après, il n'y en a plus que un ou deux par an. Au passage, signalons en 1689 un centenaire, avec un acte de décès détaillé : « Décès de Thomas Bédel, 104 ans, enterré à Saint-Germain, chapelle de notre paroisse de Hénon, par Missire Laurent Le Chapelier, chapelain de la dite chapelle ».
Par la suite, mariages et sépultures à Saint-Germain vont s'espacer : dernier mariage trouvé, celui de Hiérosme (Jérôme) Loncle et Péronnelle Gerno, en 1709, en présence du soussignant qui a ensuite célébré la sainte messe en la chapelle Saint-Germain. La dernière sépulture est peut-être celle de François Baudet, âgé de 70 ans, en 1742, soit environ un siècle après celle de Gilette Rio en 1637.