De l'uranium à Hénon

Au début de l'été 1957, M. Cresson, prospecteur de minerais (géologue ?), découvre par hasard sur une route communale une pierre « roulante » qui fait vibrer l'appareil de détection de radioactivité qu'il avait branché. C'était du granit.

On peut supposer qu'il connaissait un peu le sous-sol de la région. Rapidement il apprend que cette pierre provient de la carrière de Brémar qui aurait fourni de l'empierrement pour les routes. En cherchant dans les environs, il découvre une source dégageant du radon, gaz légèrement radioactif courant dans notre sous-sol breton, puis une deuxième source au Port-Martin. Cette fois beaucoup plus chargée.

Puis, plus haut, c'est le sol qui envoie des échos. C'est une grande joie pour le prospecteur. Les sondages de plus en plus profonds vont commencer le 9 octobre 1957 à la recherche d'un vrai filon. Certaines analyses sont prometteuses d'autres moins (de 0.5 % à 11 %).

Au printemps 1958, 250 tonnes de minerai avaient été extraites et transportées dans la région de Nantes. L'acheminement du minerai créant une dynamique à Hénon comme l'atteste l'achat d'un camion par Jean Thérin qui emploiera comme chauffeurs Jean-Louis Ecobichon puis Marcel Veillon. D'ailleurs, plusieurs ouvriers originaires ou habitants Hénon ont travaillé dans les différents puits de la mine dans des conditions de travail précaires (Pierre Tanguy, Marcel Moisan, René Basset, Robert Rebours, Pierre Morin, Alexandre Houée, François Latouche, Pierre Lebreton, André Ruellan, Bernard Gicquel).

Ainsi, en cette fin des années 1950, où l'électrification des campagnes était en cours d'achèvement, M. Cresson était très optimiste sur la possibilité d'indépendance énergétique de la région grâce à l'uranium découvert au Port-Martin. L'exploitation de la mine s'arrêtera néanmoins en mai 1961, le rendement en uranium étant insuffisant, et le puits sera comblé par l'entreprise Leclerc de Ploeuc.